"Mon œuvre est pour le roi ! Je voudrais que ma langue soit comme le roseau d’un habile écrivain." Ps.45.2

Élie, le prophète qui déprime (1 Rois 19.1-8) - 6/8

Après sa victoire au mont Carmel, Elie fuit Jézabel et veut mourir. Dieu le nourrit, le fait dormir et lui parle dans un murmure doux. Nos déprimes post-victoire sont normales. Tu n'es pas seul dans le combat.

SÉRIE : LES HÉROS IMPARFAITSMÉDITATIONS BIBLIQUES

Thomas Pawlowski

6/6/20254 min temps de lecture

Élie vient de vivre le plus grand triomphe de sa carrière prophétique. Sur le mont Carmel, il a défié 450 prophètes de Baal, fait descendre le feu du ciel, égorgé tous les faux prophètes. Bim ! Victoire éclatante ! Et 24 heures plus tard, il fuit devant la menace de Jézabel et demande à Dieu de mourir.

"C'en est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères." Élie craque. Le héros spirituel devient un homme déprimé qui veut en finir.

Après l'extase, la déprime

C'est le syndrome post-victoire. Après les grands moments spirituels, les hauts sommets, les expériences extraordinaires, vient souvent la chute émotionnelle. L'adrénaline retombe, la réalité revient, la fatigue s'installe.

Combien de chrétiens vivent ça après un camp, une convention, un temps fort ? On redescend sur terre et on a l'impression que tout était artificiel. Normal : nous ne sommes pas faits pour vivre en permanence sur le mont de la transfiguration (ou du moins pas avant son retour).

Élie avait donné énormément d'énergie physique, émotionnelle et spirituelle. Il était épuisé. Et quand on est fatigué, tout paraît plus noir, plus difficile, plus désespérant.

Une seule menace annule mille victoires

Jézabel envoie un message à Élie : "Que les dieux me traitent dans toute leur rigueur, si demain, à cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux !" Une seule menace, et Élie oublie la puissance de Dieu manifestée la veille.

La peur nous fait oublier les œuvres de Dieu. Un problème présent efface les victoires passées. Une menace future annule les miracles d'hier. C'est l'amnésie spirituelle : on oublie ce que Dieu a fait dès qu'un nouveau défi apparaît.

Élie, qui avait affronté 450 prophètes, tremble devant une femme. Celui qui avait fait descendre le feu du ciel fuit devant une menace humaine. La fatigue déforme notre perception de la réalité.

Dieu prend soin du déprimé

Élie s'endort sous un genêt en demandant la mort. Que fait Dieu ? Il ne le secoue pas, ne lui fait pas de sermon, ne lui rappelle pas sa victoire d'hier. Il envoie un ange avec de la nourriture et le laisse dormir.

"Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi." Dieu s’intéresse aussi à tes besoins physiques autant qu’à tes besoins spirituels. Élie a besoin de repos et de nourriture avant de pouvoir recevoir une nouvelle révélation.

Parfois, notre déprime spirituelle a des causes physiques : fatigue, stress, mauvaise alimentation, manque de sommeil. Dieu ne spiritualise pas tout. Il sait que nous avons un corps qui affecte notre âme.

La douceur de la voix de Dieu

À la montagne de Dieu, Élie vit une théophanie : vent violent, tremblement de terre, feu. Mais Dieu n'est dans aucun de ces phénomènes spectaculaires. Il se manifeste dans "un murmure doux et léger".

Après les démonstrations de puissance vient l'intimité. Dieu parle dans le silence à son serviteur découragé. Il n'a pas besoin de faire du bruit pour nous réconforter. Sa présence suffit.

Dans nos déprimes, nous cherchons souvent les expériences extraordinaires. Dieu nous offre sa présence discrète mais réelle. Il nous parle dans le silence de nos cœurs brisés.

Nouvelle perspective, nouvelle mission

Dieu demande à Élie : "Que fais-tu ici ?" Pas un reproche, une invitation à la réflexion. Élie se plaint : "Je suis resté seul, et ils cherchent à m'ôter la vie."

Élie a une vision déformée de la réalité. Il se croit seul. Dieu lui révèle qu'il reste 7000 fidèles qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. Il n'est pas seul, il a juste perdu la perspective.

La dépression nous fait voir tout en noir et nous coupe de la communauté. Dieu nous remet en connexion avec la réalité et avec les autres, avec son corps qui est l’Église.

L'Esprit console et encourage

L'Esprit Saint est appelé le Consolateur. Il console nos cœurs brisés, encourage nos âmes abattues, restaure nos perspectives déformées. Il ne condamne pas nos faiblesses, il les comprend et les guérit.

Quand Jésus était épuisé, il se retirait pour prier. Quand il était triste, il pleurait. Quand il était angoissé, il suait des grumeaux de sang. Il comprend nos fragilités parce qu'il les a vécues.

Concrètement pour toi et moi ?

Si vous vivez un après-victoire difficile, ne culpabilisez pas. C'est normal de redescendre après avoir monté. Prenez soin de votre corps : dormez, mangez, reposez-vous.

Si vous êtes déprimé spirituellement, ne vous isolez pas. Cherchez la voix douce de Dieu dans le silence. Reconnectez-vous avec la communauté des croyants.

Vous n'êtes pas seul

Comme Élie, vous pouvez avoir l'impression d'être le seul à servir Dieu fidèlement. Détrompez-vous. Il y a des milliers de croyants authentiques autour de vous. Dieu les préserve même si vous ne les voyez pas.

Vos déprimes ne vous disqualifient pas. Élie reste un des plus grands prophètes malgré sa dépression. Vos faiblesses révèlent votre humanité, pas votre spiritualité défaillante.

Dieu a de nouveaux projets pour vous après votre temps de restauration. Il prépare votre prochaine mission pendant que vous récupérez. Faites-lui confiance pour la suite.


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